Comment entretenir et valoriser sa forêt facilement

Vous êtes propriétaire d’une petite parcelle de forêt, d’un héritage ou non, et vous souhaitez faire fructifier ce beau patrimoine. Vous ne savez pas par où commencer et comment faire. A qui déléguer quoi ? Nous allons voir dans ce post les principaux travaux d’entretien à réaliser en fonction de l’âge de votre peuplement, et le coût approximatif de chaque mission.

Déterminer l’âge de votre peuplement

Avant toute chose, il est important de connaître l’âge de votre futaie, il n’y a aura pas les mêmes travaux suivant la nature du peuplement futaie régulière et futaie irrégulière. Nous verrons dans la suite de l’article comment, transformer justement une futaie régulière en irrégulière, si cela est encore possible.

Pour estimer l’âge de vos arbres, vous pouvez faire une « carotte », avec l’aide d’un agent du CNPF, cela est gratuit cela permettra d’estimer l’âge de vos arbres et leur capacité encore existante ou non à grossir. Cela se visualise, à la taille des cernes et notamment des cernes des 10 dernières années par rapport aux précédentes. Savoir si l’arbre est en phase ascendante ou descendante, en matière de prise de volume.

Visuellement, suivant la taille en hauteur, de celui-ci, ou encore son diamètre sur pied, il est possible de déterminer où en est votre peuplement avec une simple recherche sur internet en fonction de l’essence de bois.

Plus d’informations dans cette courte vidéo de 2 minutes très explicative

Pour les plantations

Vous venez de faire une coupe de bois à blanc, car votre parcelle n’a jamais été gérée, les arbres étaient trop serrés et fins pour être transformé en futaie irrégulière. Ou encore l’essence n’est plus adaptée aux conditions climatiques actuelles, cela peut être le cas pour le Sapin/Epicea ou Mélèze en basse altitude, désormais plus adaptés à certaines stations.

Il est alors intéressant de tout recouper et de repartir sur une nouvelle essence plus adaptée à la station et aux conditions environnementales futures. Par exemple, couper une parcelle d’épicéas qui risquent d’être scolythés pour l’a remplacer par une parcelle en mélange Pin Douglas (exemple souvent adapté en remplacement du Sapin et de l’épicéa à altitude moyenne). Cela permettra de mettre en production forestière une parcelle dotée d’un bon potentiel stationnel.

Quel est le prix de replantation ?

– En feuillus, jusqu’à 4000€/ha en fonction des régions
– En résineux, jusqu’à 2800€/ha en fonction des régions

Le nettoyage de votre plantation

Après la plantation de votre nouveau boisement, il sera très important de suivre celui-ci, de le préserver contre le risque de l’invasion de plantes abrasives de types genêts et ronces. Ou encore contre le risque animal du chevreuil et du cerf notamment.

Les deux problématiques sont liées, il faudra prévoir vos travaux de nettoyage à la débroussailleuse et tenir compte des menaces environnantes.

Il sera donc important de ne pas trop nettoyer entre vos plants, afin que le chevreuil ou le cerf ne puisse pas facilement atteindre vos plants. Mais il faudra également suffisamment nettoyer seulement autour de vos plants, afin que celui-ci retrouve un peu de lumière, pour surpasser ses plantes abrasives et ne pas être gêné dans leur croissance par ceux-ci.

L’idéal est donc de simplement nettoyer sur un tout petit périmètre autour du plant. Mais pour cela vous devez pouvoir vous déplacer dans la parcelle, donc il convient quand même de nettoyer celle-ci un minimum.

L’élagage

Cela permettra de considérablement faire fructifier votre patrimoine et la qualité de vos arbres.

Attention cette étape ne peut être réalisée que pour des arbres entre 15 et 20 cm de diamètre dans l’idéal, ce qui permettra à terme, d’avoir un arbre sans nœud ou avec des nœuds sains sur la partie la plus large en diamètre de l’arbre.

HAUTEUR ÉLAGAGE
Un élagage dans les règles de l’art
A quelle hauteur doit être réalisé l’élagage sur mes arbres ?
Il est recommandé de le faire jusqu’à 6 mètres pour que celui-ci soit satisfaisant d’un point de vue qualitatif. Il peut être fait à l’aide d’échelle. L’objectif est d’obtenir à minima 6 mètres de grume de 1ère qualité sans nœud.
Quels bois choisir pour l’élagage ?
L’élagage à un coût, mais demande aussi du temps, dans le cas d’un peuplement en irrégulier ne faites l’élagage que sur les arbres d’avenir. Pour les futaies régulières, il faut résonner à l’inverse et faire de l’élagage pour tous les arbres sauf ceux de la première éclaircie.
Comment bien élaguer ?

Le schéma ci-contre montre précisément la partie de la branche à couper, ni trop, ni pas assez.
comment bien élaguerélagage réussi résineux

En bonus, nous vous conseillons d’élaguer en deux fois, si la branche est trop importante, grosse, car cela risquerait de fissurer l’arbre jusqu’à l’intérieur, si la force de la branche est trop lourde.

Quel est le prix pour de l’élagage ?

Il est d’environ 1000€/ha tout compris. Il peut être réalisé manuellement par tous types de personnes en forme physiquement. Attention c’est un travail difficile mais minutieux, faites vous accompagner pour les premiers élagages.

Bonus : Certaines essences comme le sapin, disposent d’un élagage naturel, il n’y aura nul besoin de réaliser ce travail tout au long du cycle de vie de votre parcelle en Sapin Pectiné ou Grandis, pour ne citer qu’eux.

Marquage de la parcelle

Cela est très important pour deux choses, faire l’état des lieux de votre bois, mais surtout, cela permet de marquer les bois à couper, et repérer les tiges d’avenir. Ne peut être fait que sur une parcelle gérée ou en bonne état.

Etat des lieux forestiers

Il est très important dans le sens où il permet de déterminer l’âge opportun à auquel couper vos bois pour un rendement maximum.

Exemple :
Vous souhaitez couper vos arbres, pour avoir une rentrée d’argent et partir sur une essence plus lucrative et adaptée à votre station comme le Douglas car vous estimez que votre patrimoine est au point mort. Attention, à ne pas couper trop tôt, exemple, si vos épicéas ont déjà 70 ans et atteignent un diamètre moyen de 35 cm de diamètre. Il ne leur faudra peut-être que dix ans, pour atteindre 45 centimètres et leur maturité complète. Ce qui vous fait un rendement de presque 20% en 10 ans !


Cela peut être estimé par une carotte, comme vu précédemment et voir comment se comportent les cernes. Enfin, il existe une technique simple, c’est de marquer certains bois et de prendre leurs diamètres effectifs à l’instant T. Attention à utiliser une bombe de peinture longue durée, de numéro le bois, et de marquer exactement l’endroit de la prise de diamètre. Cela sera très important 5 -7 ou 10 ans après de comparé au même endroit l’évolution de votre arbre. S’il n’évolue, ne prend plus en diamètre il est alors temps de le couper, s’il évolue encore, la même question se repose.

Marquage pour les coupes d’avenir

Cela peut permettre à une parcelle en futaie régulière d’être transformée en futaie irrégulière.

Type de conversion pour le feuillu :

  • Obtenir, à terme, une futaie irrégulière à partir d’un taillis, mélange futaie-taillis ou d’une futaie régulière si la parcelle le permet

Type de conversion pour le résineux :

  • Obtenir, à terme, une futaie irrégulière à partir d’une plantation résineuse ou d’une sapinière

Pour ce travail, si vous avez déjà suivi une formation forêt vous pouvez le réaliser vous-même, dans un autre cas, faites vous accompagner par un technicien forestier.
Si vous avez quelques connaissances en forêt il peut être intéressant de commencé par réaliser ce travail de votre côté avec des bandeaux jetables avec des couleurs différentes, lacets verts pour les tiges d’avenir et rouge pour les arbres à tomber pour la première éclaircie.


Il sera donc intéressant de comparer avec votre technicien et votre vision, cela améliorera drastiquement votre expertise, en comparant votre travail avec celui du technicien, avant sa visite. Tout en montrant votre bonne volonté !

Le dépressage de la parcelle

Une fois les arbres d’avenirs marqués et ceux la première éclaircie à tomber, également marqué d’une autre couleur. Il faudra alors effectuer un dépressage, qui permettra de revenir à une surface terrière intéressante, et redynamisera vos bois, en favorisant les tiges d’avenir

Pour ce travail, il est conseillé de faire appel à une entreprise de travaux spécialisés, cela peut être des ETF ou des bûcherons s’il ne s’agit que de quelques arbres.

Votre travail, sera de créer le chemin de cloisonnement à travers votre parcelle de manière à ce que la machine si travail moteur, puisse circuler dans votre parcelle et ramasser les bois. Privilégiez les machines les engins forestiers à câble plutôt qu’à grue. Cela permettra de limiter le chemin de cloisonnements et de moins abimer votre parcelle.

Quelques chiffres à savoir dans la création de votre cloisonnement :
  • Prévoir environ 5 mètres de large pour le passage de l’engin forestier et qu’il puisse tourner
  • Prévoir s’il ait équipé d’un câble 30 mètre jusqu’au prochain chemin de cloisonnements, 15 mètres + 15 mètres

Il se peut que votre parcelle possède déjà un chemin (cloisonnements), faites venir un professionnel, il aura l’œil et l’expertise pour repérer cela. Attention à bien surveiller ce travail afin qu’il ne passe pas sur les tiges d’avenir et n’abime pas celles-ci. Il se peut qu’à certains endroits il n’est pas le choix.

A terme, le dépressage permettra de lutter contre la concurrence et le surnombre. Particulièrement adaptée aux renouvellements des résineux, notamment sapinières.

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